Toute ma confiance
A celle qui mentait à la multiple
A bout de souffle elle m'accorda la vérité
La vérité que je lui apprenais
La triste et douce vérité
Que l’amour est semblable à la faim à la soif
Mais qu’il n’est jamais rassasié
Il a beau prendre corps il sort de la maison
Il sort du paysage
L’horizon fait son lit
Comment ma vie disait-elle
Une autre ai-je été moi-même
Qui dans la vie qui en moi-même
Et moi les autres
Pourtant mon corps mon visage mes yeux
Ce que j’ai vu
Ou bien ce que les autres ont vu
Ce que lu vois
J’ai vu le soleil quitter la terre
Et la terre se peupler d’hommes et de femmes endormis
J’ai vu le sablier du ciel et de la mer se renverser
Le sablier d’une robe qui tombe
Et d’un corps nu qui se redresse
Porte ouverte dehors est roi
Il chante partout à tue-tête
Une vigne s’accroche au vent
Les murs sont chargés d’espace
De solitude transparente
J’ai vu une femme regarder son enfant nouveau-né
Comme une tuile enlevée d’un toit
Son enfant en progrès sur l’homme
J’ai vu mon meilleur ami
Creuser dans les rues de la ville