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les aires où Ton baratte les vaines images glissent à l’écart, vers une
vie de cave suscitée artificiellement, insensibles et figées, comme l’eau
déformante sur la paume d’un océan de mercure et de silence se laisse
prendre à son piège de reflets, je m’agrippe de nouveau à ce seul et
solide îlot dans la totale désillusion des flottements, le souvenir des
femmes dont, malgré le délire insatisfait, le cortège de masques et
d’abandons fuligineux, laisse encore sur moi la trace d’un vide soupçon
neux, à la lisière des apparences incomplètement assimilées.
C’est la jeunesse qui croit en son éternité sans quoi elle ne saurait
se concevoir en puissance de soucis. Un treuil de puits pour glabres
diamants est le cauchemar aux souffles sombres. Tant pour la mer,
tant pour le métal : le sommeil a mis son emprise sur toute une bonne
partie du jour aérien, déjà expatrié, tandis que la veille s’instaure sous
l’empire de la nuit, cette conversion à la somme de friandises charbon
nières, afin que les langues et les lampes puissent joindre à la lagune,
en signe de mort, leurs vives et rudimentaires renaissances.
Elle a fui la jeunesse sur des roues veloutées et le ronron de la bête
a surgi des couches minérales avec un beau cri de matin doré sur tranche
à la lisière marine des furtives odeurs. Ce n’est pas encore la faute
des yeux crus que, tête en avant, l’oiseau fonce dans la cheminée, mais
les pattes arides des buissons, lorsque le désespoir vous plante devant
l’amère grille du jeu où il y va des rapides successions de vos colères
contenues et que, ayant tout misé sur la carte impossible, vous ne
doutez déjà plus des issues concrètes de cette ronde, les pattes arides
des buissons, de plus en plus estompées vers le large, vous tiennent
encore un moment sur le bord de l’abîme où des yeux brillent et clignent
en signe de doux et imperceptible ralliement.
*
* *
il fait clair dans le repos du bourreau
la neige n’a pas fondu aux interstices de la chair
personne ne veut encore de vous
des lèvres se détache l’arbre neuf
autant de feuilles cueillies en vain
et de signaux mémorables tracés sur les cristaux des crêtes
de vieux moulins tournant à vide c’est la mousse des retours
dont l’eau pleine plie les mors
baladin des infidèles
et la rue se rit des pierres
qu’une fenêtre nuit de terre jette au pied de la muraille les pièges insensibles
déplaisir des rescapés
comme un traître au présent
de toutes fraîches écorchures de chemins