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COMME LA FEUILLE D’OISEAU
Désormais tu ne prieras plus dans les cavernes de chromos
tes bas de chrysalides ne noirciront plus les surplis décolorés par la pluie et
le vent
sur le sycomore poussent des hirondelles
il n’y a plus de métaux en fusion dans les lignes de ta main
ni de brouillard le long de tes cuisses
on ne découvrira plus jamais des cristaux de sel gemme dans tes entrelacs
ni des mouches momifiées sous les vagues de chevelure
tu es le collier de perles fauves que j’embrasse
le mollet de cuivre que je déplie
l’acrobate de marteaux que je menace
l’hydravion qui sommeille
le voltigeur qui s’allonge sur le ciel
la catapulte de vertige que je suce
l’hyène fumante qui s’enivre
la mort qui se venge
l’hydromel qui déclare son amour au pendu
la lyre que je viole
le cerf que je décroche
la biche que j’accroche
l’asphyxie que je recherche
tête nue
la tulipe à peine éclose que je griffe
l’ongle qui parfume