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forces. Faisons donc entendre d’autres sons de cloches, ceux-ci
joyeux et réconfortants, ce que nous appellerons le joyeux
carillon de la paresse, c’est-à-dire l’inutilité des efforts. S’adres
ser à Létoile, 47, rue du Sentier.
(Toute cette tirade doit être débitée d'un ton cassant.)
LÉTOILE accroche le récepteur.
Il passe un pardessus, relève le col et pose son chapeau sur
le bureau ; ensuite il sonne ; on introduit aussitôt un homme
d’une quarantaine d'années, distingué.
SCÈNE IV
(Létoile parle avec chaleur, il ne quitte pas des yeux son
interlocuteur pendant toute la scène).
Létoile. — Monsieur, je m’excuse de ne pouvoir vous
accorder que quelques instants. J’allais sortir quand on m’a
remis votre carte. Veuillez vous donner la peine de vous
asseoir.
(Il reste debout.)
Le monsieur. — Hier au soir, ma femme et moi nous ren
trions du théâtre. Je dois vous dire que le cabinet de toilette
est assez éloigné de notre chambre. Avant de se déshabiller,
ma femme pose sur la cheminée son collier et ses bagues. Je
me tenais dans le bureau.
Létoile. — Pardon, Monsieur, fumiez-vous ?
Le monsieur, après avoir réfléchi. — Oui, quelques minutes
après...
Létoile. — Vous dites quelques minutes.
Le monsieur, troublé. — Enfin, une dizaine de minutes.
Les bijoux avaient disparu.
Silence.
Létoile. — J’ai hâte de savoir ce qui me vaut l’honneur de
votre visite.
Le monsieur, inquiet. — Vous êtes bien M. Létoile?
Létoile. — Parfaitement.
Le monsieur. — Je viens de la part de ces affiches dont
vous avez fait recouvrir les murs délabrés ou non. Ce sont, en
cas de besoin, des promesses plus douces que savoir nager.
Chacun sait qu’un Létoile jouit des mêmes facultés que Dieu :
il voit tout, entend tout, nul ne s’en doute. Depuis longtemps