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MÉMOIRES D’UN DADA BESOGNEUX
ner, nul ne se fit prier. Cette heure-là
devait passer plus vite ; et l’on se promet
tait de la prolonger. D’ailleurs beaucoup
venaient de pays où, pendant cinq ans, on
n’avait pas mangé à sa faim. Il y avait des
Autrichiens, et les Allemands eux-mêmes
recommencent à voyager.
On nous prédit que nos petits-enfants
verront un jour toutes les patries euro
péennes unies en un bloc sympathique et
paisible. De tels convois internationaux,
véloces et somptueux, devraient nous
offrir l’image anticipée de ces Etats-Unis.
Ces voyageurs de toutes les nations civi
lisées appartiennent en effet à la même
classe sociale, ou à des classes fort voi
sines. Ils ne se choquent point les uns les
autres par des façons diverses de manger,
de boire, de se vêtir ; et l’on dirait même
qu’ils s’efforcent de cacher leurs différen
ces d’origine, bien plus soucieux d’être
« du même monde » que d’apparaître les
fils évidents de leur nation. Mais voyez-les