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MÉMOIRES D’UN DADA BESOGNEUX
tort. Il considère que, si le pouvoir su
prême revient à un seul, qui le possède au
titre seul de sa force, ou de ses talents, ou
de sa popularité, la transmission de ce
pouvoir ne se peut faire sans donner lieu
à de funestes convulsions. Et par surcroît,
c’est reconnaître en quelque sorte les droits
de la volonté populaire. Car c’est du peu
ple, en fin de compte, que le tyran tient
son autorité. Le peuple n’a fait que délé
guer celle-ci ; il peut toujours la reprendre
et la confier à un autre : d’où possibilité
de guerre civile et de révolution.
Monomane s’efforce donc de justifier le
droit divin du monarque. Selon lui, la
puissance suprême ne saurait appartenir
qu’à une seule famille, quelle que soit la
valeur intellectuelle du représentant actuel
lement vivant de cette famille. Cette chose,
à son opinion, n’a qu’une médiocre impor
tance. 11 suffit à ses yeux que les droits de
l’héritier soient placés hors de contestation.
Le bon sens, croit-il, indique que celui-ci