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MÉMOIRES d’üN DADA BESOGNEUX 
deux francs quarante. C’est ce que j’es 
sayais un jour de faire comprendre — 
car c’est par dégoût de i’économie politi 
que, à laquelle j’ai consacré quelques-unes 
des plus belles et des plus inutiles années 
de ma jeunesse, que je me suis adonné à 
la littérature dada — à un de mes amis, 
notaire, et complètement idiot. Cet homme 
dépourvu d’imagination autant que de lu 
cidité me répondit : « Vous ne me ferez ja 
mais croire qu’une pièce de cent sous ne 
vaut pas cent sous! «Aujourd’hui, il serait 
tout aussi déconcerté, pour un motif con 
traire : elle vaut quatorze francs. 
11 en résulte que les gens ne sont pas as 
sez bêtes pour lâcher leurs pièces d’argent 
en compensation d’un rosbif ou d’un billet 
de chemin de fer : ils allongent les morceaux 
de papier que l'Etat imprime à tour de bras. 
Comme l’avait prédit l’illustre Ricardo — 
le seul économiste qui n’ait pas dit une 
bêtise — « la mauvaise monnaie chasse la 
bonne ». Quant à l’argent on le fond, tout