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POEMES DE FOUS
PAU, le 24 Mai 1908.
(Asile St-Luc)
.— Eh! oui, j’appelle
Mes amis d’ailes,
A toute voix
Milliès Lacroix
Millet-la-croix.
.— Mais pourquoi faire?
.— Répandre l’aire,
Pour les poussins,
Plume à coussins;
Les dindonneaux
Et pigeonneaux;
Les oisillons
Dans corbeillons,
Devenus grands,
Ces bons enfants
Seront portés,
Bien fort bottés,
Au grand marché.
Il faut tâcher
De fort les vendre,
De l’argent prendre;
Demain, bientôt,
Mais au plus tôt;
Le voyageur,
Milliès blagueur,
Viendra chez moi,
Portant la soie;
De beaux lainages.
Dessins tout âge;
Des cotonnades
Blanches parades;
Légers zéphirs
Donnant soupirs;
D’autres gazes! elles
Rayées gazelles!
A tant d’amours,
7 h. matin
Peut-on toujours,
En sa présence
Garder prudence?
Ah! l’enchanteur!
Ses yeux d’ardeur,
Sa bouche fine
Vous embobinent!
Il a tant d’âme!
Surtout pour femmes
Simples et pauvres,
Et par trop sobres,
Qu’il voudrait belles;
En pur modèle
De religion
Par conviction!
Portant la croix;
Symbole trois
Des grands vertus
Du bon Jésus :
« Avec grand foi,
Venez à moi,
Tous les petits
Du paradis.
En espérance,
Ayez confiance!
Des jours meilleurs
Sont là; ailleurs; »
Sans jamais fiel,
Dit l’arc en ciel!
Que par bonté,
La charité
Inépuisable
Du grand aimable,
Colore encore,
Malgré l’aurore,
D’autres orages;