Volltext: 5(1924), Janv.-Fév. = Nr. 35 (35)

RENÉ CREVEL 
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En lisant Terres Étrangères j’ai pensé à Gide, mais au Gide tragique 
de YImmoraliste ; je ne sais s’il y a simple rencontre ; en tous cas je 
ne parlerai point d’influence mais de communion. Ce sont les idées d'un 
homme qui hantent Marcel Arland, et non l’homme dont il ne se sou 
cie point d’avoir les gestes, les attitudes. Au reste, qu'on puisse à 
propos d’un premier roman parler d’Immoraliste, voilà qui n'est point 
pour l’auteur un petit compliment mais que Gide se réjouisse d'un tel 
disciple, tant qui font profession de l'aimer et de le défendre (Comme 
S il en avait besoin) se souviennent seulement du chapeau de Lafcadio, ce 
chapeau qui est bien joli, mais en quoi, tout de même, nous ne saurions 
mettre toute notre complaisance. Si Marcel Arland s’était surtout rap 
pelé le chapeau, j'aurais dit : Encore un ! Marcel Arland se rappelle ce 
qu'il y a de plus intime, de plus profond ; qu’il me permette de m’écrier : 
Enfin un disciple : 
Ter.es étrangères, petit livre qui a une âme. 
Q,ue m’importe dès lors que, Lucien, ce jeune homme avide de détruire, 
sorte d’un roman, d’un bar, d’un collège, ou de la Bible où sont les plus 
beaux anges maudits. Dans un petit village se vit un drame d’autant 
plus pénible qu'il n’a même point d’importance. 
Mal de solitude, mal d'intelligence. 
Arland a raison, il y a un nouveau mal du siècle. 
Critique, il l’a défini. 
Romancier, il l'a décrit. 
Il sera demain parmi nos témoins les plus lucides. 
René CREVEL.
	        
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