LE DOUANIER ROUSSEAU
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LE DOUANIER ROUSSEAU
Le soleil qui dort dans un litre de vin, la gloire qui pend aux refrains
des chansons populaires, le dieu qui marche sur les champs de blé, et la
vie qui tient dans ses mains la naissance du matin, et la mort du soir,
brillent au bout des pinceaux.
Un peintre joue du violon, entouré d’amis : Mme Bourges, la frui
tière du coin, M. Louis Leblond, le serrurier, sa dame, ses demoiselles.
Je ne les connais pas tous.
Aux murs, des tableaux, dont un coin, éclairé par la lumière trop
crue du gaz, représente un tigre, une maison, la Seine, un tas de sable.
M. Henri Rousseau, artiste peintre, professeur des Cours Philo
techniques de la Ville de Paris, reçoit dans son atelier, 2 bis, rue
Perrel (14*), dans la rue Vercingétorix.
Le charmant homme qui a accueilli chacun des invités en souriant
dans sa barbe, est vêtu de noir pour la circonstance. Il a dessiné de
beaux programmes polycopiés en rouge et en violet sur de la gélatine.