Volltext: 4(1922), Août-Septembre = Nr. 28 (4(1922), Août-Septembre = Nr. 28)

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BLAISE CENDRARS 
Il tâcha de se remettre à lire. En vain. L’odeur des roses persistait. 
Sous les arcades, grelottait, assidu, un bruit de tambourin... 
Il sortit... 
... Elle était assise, sous la lampe, dans un peignoir de laine blanche, 
les cheveux dans le dos, un fouillis de cheveux noirs. Elle sortait proba 
blement du bain, était toute parfumée encore... Elle ne l’attendait plus 
si tard. 
On apporta le thé. 
Ils ne parlèrent pas de leurs lettres. Ils en étaient, tous les deux, 
visiblement gênés, confus. Il est si simple d’être assis l’un vis-à-vis de 
l’autre, sous la lampe, de se dévisager, curieux, avec un sourire au 
fond des yeux! 
Elle désirait des leçons de français; ils en fixèrent les heures. Ils déci 
dèrent de commencer le lendemain. 
Onze heures sonna. Il sortit, emportant en son cœur l’image de ses 
mains. 
Dehors, dans la rue noire, il fut assailli par un tourbillon de paroles. 
La trompe d’une automobile beugla à ses oreilles. Un peu plus loin, 
un ivrogne le bouscula. Il entrevit encore un attroupement au coin d’une 
rue; puis, plus rien. 
Sa verbalité l’investait d’un grand manteau royal. Des cloches 
sonnaient. Autour de lui, des vers flambaient, l’illumination des vocables 
fusait et retombait, avec le crépitement multiplié des mots, des voyelles, 
des consonnes, jusqu’à l’explosion éblouissante du poème... 
Arrivé à la maison, la gerbe était prête. Il la noua. 
Séquence. 
« Asperges me, Domine, hysopo... » (Ps. 50.)
	        
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