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LE ROMAN
feuilles libres
LE ROMAN
CHOLÉRA, par Jooepb Delteil (Kra édit.).
Delteil possède une très grande force : celle de s'oublier. Lorsque
je vis pour la première fois l'auteur de Choléra je fus, je dois l'avouer,
surpris : Un jeune homme très maigre, très pâle, souriant, et je lus
dans ces yeux cet aveu qui ne trompe pas. Il n’interroge pas mais affirme,
il ne doute pas mais sait ce qu’il veut et ce qu’il désire, ce qu’il aime et
ce qu'il estime. Il né refuse aucune influence et sait au besoin en
exercer.
Ce second roman confirme et vérifie Sur Le Meuve amour. La même
fantaisie, si j'ose m'exprimer ainsi, la même vigueur, le même don des
images et de la pensée. Ceux qui accusèrent Delteil de pasticher
(cf. Chaumeix et consorts) se trompaient une fois de plus lourdement.
Qvf ils lisent Choléra ils ne risqueront plus de commettre la même
erreur.
Il y a, il est vrai, une fraternité indéniable mais absolument incons