FAITES VOS JEUX
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LE COEUR A L’ÉCOLE
IV. Une liaison que je croyais sans suite.
Les chambres d’hôtel généralisent les nécessités des hommes, elles
les dirigent vers le minimum de vie docile. L’emploi juste et utile des
objets leur redonne le sens de la réalité, jamais assez neuf, de leur
situation, et l’éclairage des pensées dégouline, après le dégel, au bord
d’une perle échevelée secouée par les vertus particulières et les sourires
souples des regrets solennels.
La chaise attend les réflexions tumultueuses et lasses; le lit absorbe
le sommeil et les prodigieuses étreintes enfantines; l’armoire à glace
décourage les plus hardis investigateurs, elle constate le ridicule et la
disproportion de la figure; la cheminée définit le luxe approximatif
imposé à votre grâce et ce qui satisfait vos besoins de propreté som
maire est souvent incommode et sans attrait.
La chambre d’hôtel est le résumé de votre vie qui aurait pu appar
tenir à un autre et s’adapte à tous les passés, à tous les tempéraments,
à toutes les occupations et à tous les prix.
C’est dans une de ces chambres qui manquent de saveur, de vie
soyeuse et continuelle, que je l’amenais après la promenade. Mais peut-
on nommer promenade la pénible occupation à laquelle nous venions
de nous livrer? Ce ne fut d’ailleurs qu’un jeu de la faire monter,
car j’avais tout préparé pour accélérer sa curiosité et pour lui enlever
toute idée de méfiance envers moi. J’avais senti que dans ces cir
constances la femme se méfie par habitude. Le procédé me va bien
et a toujours réussi : sous des formules de convenance et même d’hon
nêteté répugnante, je cache des instincts et des mobiles inavouables. Je