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MAURICE RAYNAL
vermiculures, des arabesques, des entrelacs, des rin
ceaux, où l'encombrement le plus funeste des linteaux,
des frontons, des fleurons, des corniches et autres som
miers, l'on enseignera que le comfort est le signal de mort de
toutes ces beautés.
L'œuvre de Le Corbusier est une réponse à ces
errements par trop spirituels. Klle montre tout d'abord
qu'une sorte de lyrisme plastique, bon maître et non
tyran de la nature, en Toccurrence la nécessité est
F arfaitement compatible avec l'utilisation pratique que
on attend surtout de lui.
Voici trop succinctement exposé le projet de Le Cor
busier.
Paris étouffe, s’énerve et s'anémie faute de place,
d’air et de commodité. Chacun sait cela. Nous ne nous
en apercevons pas toujours, mais nos poumons, nos nerfs
et notre sang le font, paraît-il, pour nous. Or tout ceci
ne vient que du manque de méthode apporté non pas à
la création des villes, mais à leur extension. Car il ne
faut pas croire que Le Corbusier ait l'intention de 'cons
truire sa ville de 3.000.000 d'habitants en série. Il pré
sente des idées neuves que l'on devra appliquer en
détails et auxquelles il donne des liens, une forme toute
légitime, un aspect délibérément artistique.
La ville de Le Corbusier pourra contenir 3.ooo.ooo
d'habitants, occuper une surrace moindre que celle de
Paris, offrir enfin une facilité de circulation idéale et des
commodités tant au point de vue place qu'au point de vue
hygiène, absolument insoupçonnées.
Le miracle est encore ici fait de bonne et pure science.
Plusieurs principes généraux d'urbanisme le constituent.
Ce sont 1 emploi du gratte-ciel, le respect de la ligne