CRITIQUE GÉNÉRALE
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feuilles libres
CRITIQUE GÉNÉRALE.
LA MUSIQUE AU CINÉMA.
Ce fut un des plus graves errements du cinéma, à ses débuts, que
de se mettre à la recherche du synchronisme entre le son et l'image.
A quoi bon ? Le cinéma est un art purement visuel, et l’on s’acharnait
à vouloir le marier à la musique : tristes noces auxquelles le phonographe
prêtait sa voix nasillarde. Mais on tenait à entendre ceux qu'on voyait
se trémousser, et il semblait très désirable d’ouïr ceux qui gesticulaient
sur l’écran.
Nous verrons quel est le principe qui justifie les recherches faites
en vue de la réalisation du synchronisme. Elles sont vouées à l’insuccès,
plus artistique que mécanique, étant donné que le phonographe, pauvre
instrument râleur, est indigne de son frère cadet, le cinéma.
(Tout autre est l’invention de M. Delacommune. Ce jeune ingénieur
a réussi à trouver un dispositif, qui permet à un lecteur de débiter une
conférence dont le texte, établi conjointement avec le film, se déroule
en même temps que lui devant une fenêtre pratiquée dans un pupitre.