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TRISTAN TZARA
jamais jamais je n'oserai
te donner ma voix gelée
le vif métal de l'eau
au fond flùté de ton cerveau
où longuement scepticisme
je méditais l'avalanche civile
le grave métal de l’eau
au fond flûté de ton oreille
que l’hiver vienne en ami
accroché à sa loterie
qu’on agite le sac des neiges
aux avatars des dieux aurifères
qu'on éparpille les gestes des choses
et qu'on tire la clarinette du cothurne
qu’on me regarde de côté
a l’embarras du froid nocturne
qu'on gèle la musique sur l’évangile
et que l'on crève en rêves habiles
d’une voix forte les reflets
quitteront la maison mais ce n’est pas ma faute
mais à quoi bon puisque je t’aime
conquérir les cris du monde
Tristan TZARA.