Volltext: 4(1922), Octobre-Novembre = Nr. 29 (29)

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ANDRÉ LHOTE 
—ïB 
mois faites une exposition, vous, conférencier à l’étranger, auteur théoricien, pion d’académie 
critique d’art, vous, qui vous êtes taillé une place non avec votre pinceau, mais avec votre plume ! 
D : “ bon petit camarade”, je n’ai en tout cas pas recours à votre mesquinerie de fausser 
un prénom (en l’orthographiant à l’allemande “ Konrad ”) pour discréditer celui qui le porte. 
E : J’ai attaqué Braque, Monsieur Lhote? Rejeté Ingres? 
Où donc et quand? je m’en garderais bien! Mais je vous ai attaqué, vous et votre misère! 
Quelle misère en effet de recourir à de tels moyens pour se défendre ! 
Je compte sur votre équité, Monsieur le Directeur, pour l’insertion de cette rectification et 
je vous prie d’agréer l’expression de mes sentiments distingués. 
Conrad KICKERT. 
Octobre 1922. 
Réponse de André Lhote à M. Conrad Kickert : 
Monsieur, 
Je n ai pas encore eu le temps de vérifier votre affirmation concernant le sort fait à votre 
collection. Je sais seulement qu’en Hollande comme en France et ailleurs, les Musées n’acceptent 
pas a titre de don définitif — mais bien à titre de prêt — les collections renfermant les œuvres 
d’artistes vivants — surtout lorsqu’il se glisse dans ces collections, comme par hasard, des 
tableaux du généreux donateur. Je sais aussi — et rien ne peut m’empêcher de l’apprendre à 
mes lecteurs — qu’il est toléré, en Hollande, qu’un collectionneur retire du Musée où il l’a ins 
tallée, sa collection, afin de la vendre. Habituellement, les tableaux ainsi retirés sortent du 
Musee ajrant décuplé de valeur. Il est, juste, d’ailleurs, que le collectionneur qui a courageu 
sement renoncé, durant deux ou trois ans, à ses satisfactions artistiques, voit ses sacrifices 
recompenses pécuniairement. Je ne trouve rien à redire à cela, ni vous non plus, n’est-ce pas? 
— La réputation que je me suis « taillée avec ma plume»? Bigre, si je dois en juger d’après 
ses audaces, la vôtre, de plume, me paraît loin de pouvoir vous rendre les mêmes services. Si 
vous tenez a vous lancer dans cette difficile carrière des lettres, apprenez, Monsieur, qu’il est 
des mots dangereux, qu’un écrivain doit bien se garder d’accoupler. 
Ceci dit, je me permettrai de vous faire remarquer que je ne publie mes notes que depuis 
deux ans, et que cette « réputation » dont vous semblez si jaloux, je ne la dois qu’à ma pein 
ture, qui fut remarquée dès 1910, par Messieurs André Gide, Maurice Denis, Charles Morice, 
Apollinaire, Marius Ary Leblond, et même Louis Vauxcelles ! Si j’écris, d’ailleurs, c’est beau* 
coup par amour du danger. Je trouve en effet plus courageux de digner mes dires que de me livrer 
a cette basse calomnie que tant de peintres hélas! pratiquent si lâchement à la terrasse des cafés 
et dans les cabinets des collectionneurs. 
— Eh oui, je suis conférencier à l’étranger, et je n’en suis pas peu fier. Cela me permet, 
entre autres maladresses,de dire du bien de la peinture de mes camarades —même des mauvais 
camarades ce qui ne signifie pas que j’en dise de vous. J’en suis d’ailleurs étrangement 
recompense. Jugez plutôt : Un de ces peintres dont je me crus obligé de souligner publiquement 
les mérités, vient de traduire... (?) une interview suédoise au cours de laquelle je parlais : i°
	        
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