Volltext: 4(1922), Octobre-Novembre = Nr. 29 (29)

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PAUL MORAND 
Et maintenant il s’agit de danser, de célébrer la victoire, de tuer 
cette fatigue qui rend les pieds bourbeux. On s’amuse bien, mais pas 
encore assez sans eux; et puis les spectateurs sont là pour exciter les 
adversaires. Le factionnaire anti-fasciste dort sur sa mandoline. La 
Préfecture fulminera demain, si elle l’ose, et les journaux parleront 
« d’extermination illégale » ou « d’expédition punitive ». 
Sur le seuil de l’impasse Diodore, les exécuteurs se sont brusque 
ment rangés; ils viennent reprendre le Trophée. On ne peut pas les man 
quer avec leurs cheveux à la mode, tout dressés en éventail, leurs ché 
chias coupe « ardito » et leurs chemises noires enfouies dans des culottes 
vertes. Il y a un feu de salve avec de vieux revolvers d’ordonnance. Il 
pleut du vitrage percé. Puis l’obscurité, dans laquelle le piano tombe 
mort avec un bruit de lustre qui s’abat, parmi les nuages de la poudre sans 
fumée et ces coups à bout portant qui laissent un goût de drap brûlé. 
Fuite des spectateurs. Pericolo! 
Paul Morand.
	        
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