MAGNÉTIQUES
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L’homme courait à perdre haleine. Il ne s’arrêta
que lorsqu’il aperçut une place. Héros des grandes
expéditions, il oubliait toute prudence. Mais les
vagissements d’un nouveau-né lui firent comprendre
la gravité de l’heure. Il sonna à une petite porte et
aussitôt la fenêtre qu’il regardait s’ouvrit. Il parla,
attendant en vain une réponse. Il n’y avait plus
personne sur la place. Il reconnut son ami et les sou
venirs frappèrent ses oreilles. Comètes postiches,
éruptions falsifiées, clefs des songes, charlatanismes
obscurs. Il comprit la lueur des symboles et les
monstrueuses évocations. Une sueur régulière et
déprimante n’est pas plus atroce que cette vision
aiguë des baudruches soi-disant créées. Le vide est
sans doute moins étourdissant que ces danses acro
batiques. Des paroles passaient : c’était un vol trian
gulaire et furtif : il n’y avait donc plus rien à faire
qu’à marcher sans but : les asiles d’aliénés sont peu
plés de ces fragments de rêves qui conduisent les
hommes devant un mur inexistant. Ophtalmies
des jeunesses stériles. Les mots tombaient, entraînant
tous nos élans dans leur chute.
Mais le vent avait ouvert toutes grandes les portes
et ils se précipitèrent dans la nuit d’argile. Ils voyaient
au-delà des brouillards. Une flamme montait et
redescendait léchant les nuages.
Pendant plusieurs nuits consécutives, le voyageur