MAGNÉTIQUES
il y a encore des cris si bleus que l’on meurt d’émoi.
Tout est bleu ici. Les avenues et les grands boule
vards sont déserts. La nuit est surpeuplée d’étoiles
et le chant de ces gens monte vers le. ciel comme
la mer s’en va à la recherche de la lune, bonheur si
lourd et si peu décevant pour les âmes délicates des
vagues. Les plages sont pleines de ces yeux sans
corps que l’on rencontre près des dunes et des prai
ries lointaines et rouges du sang des troupeaux
fleuris. Cadavres des jours adorés, cirque des émo
tions et des ivresses rouges, rouges, mais où le cœur
bat comme une cloche fine et pâlie par les soleils
extérieurs. Laporte majeure laisse écouler les fumées
oranges comme les champignons que nous aimions,
le bois est tout près et les femmes rondes courent de-
ci de-là en ramassant les feuilles ressuscitées et pas
sagères ; ce sont des oiseaux de toutes les couleurs et
qui chantent mieux que lèvent. Quadrilatère où l’on
étouffe pour jamais, mais à la sortie on sait que le
chasseur est là, avec tous ces chiens, tous ces yeux
et personne n’oublie la montre putain d’église qui
vous frappe à la tête comme une roche qui se désa
grège sans un cri.
* *
Mes deux mains croisées représentent la voûte
céleste et ma tête est une oie grotesque et chauve.