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UNE DAME CHARMANTE
Annie n’est pas une personne curieuse ou étonnante. Elle est jolie
quant à certains goûts et elle est Anglaise. Notez bien que ce n’est pas
une Anglaise qu’on voit à Paris, c’est une Anglaise qui est dans un
écran quelconque mais qui vit en Angleterre.
Elle s’appelle Annie Beauxaires et elle est with a content full look
— She — darling O dear !
Elle se pique de manières aristocratiques.
Je l’ai vue sur une plage à l’heure du bain. Elle avait alors quinze
ans et pratiquait l’amour de son sexe avec une grâce touchante. Elle
rit très joliment et ses dents sont essentielles.
Et quand elle est trop jolie, je pense au bel Alcibiade, cette tante
si distinguée qui portait déjà la réclame de l’Urodonal sur la fesse
droite ; car Alcibiade devait être aussi beau à regarder qu’une
femme ambitieuse et c’est la seule manière que j’ai de comprendre la
pédérastie que l’on nomme depuis Alcibiade : le vice grec.
J’ai déjà dit qu’Annie était vicieuse et charmante. Annie, ce n’est
pas une histoire d’amour personnelle, car Annie ne m’aime pas ni ne
me connaît et, si elle me connaissait, rien ne prouve qu’elle m’ai
merait.
Le corps d’Annie est blanc. Elle est admirablement faite. Elle a
des épaules d’une grande pureté, des seins merveilleux, des cheveux
blonds, mais pas de ceux dont on parle généralement, des cheveux
blonds merveilleux, n’en déplaise à ceux qui aiment mieux les
brunes. Quant à moi j’aime la peau des blondes.
Il faut voir Annie spécialement le soir avec beaucoup de lumière
car elle est dans tout son éclat. Il faut aussi la voir parler d’amour.