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place blanche
cette matinée ne place sur mon chemin
que les bibelots de la mort
les cloches sonnent des années dans chaque minute
des années passent qui ont un éventail de fourmis sur leur tête
des années passent qui ont une gueule végétale
et des nageoires de génie
des années passent qui chassent de petites années
la lumière de l’art parle du suicide piquant
je ferme les yeux et me trouve sur la place blanche
l’eau de la place est agitée
des vagues énormes bondissent contre les maisons
et arrachent les lèvres
que les oiseaux ont disposées aux fenêtres
j’ouvre les yeux
les crinières blanches s’envolent
des rêveurs qui se tiennent par la main comme des aveugles
traversent la place
le vent caresse les plantes apprivoisées
je ferme les yeux
il fait nuit
subitement dans la nuit je m’éveille
les oiseaux chantent
il fait jour
des montagnes liquides flottent par l’air
j’ouvre les yeux et m’endors debout sur la place blanche
l’ombelle des étoiles se couvre de lèvres