92
Sohle mit Eigelb bedeckt, den Kampfplatz verlassen, “Die Nabelflasche,” ein
ungeheuerlicher Gebrauchsgegenstand, in dem sich Fahrrad, Walfisch, Bü
stenhalter und Absinthlöffel paaren, “Der Handschuh” der an Stelle des
altertümlichen Kopfes getragen werden kann, sollten dem Bürger die Un
wirklichkeit seiner Welt, die Nichtigkeit seiner Bestrebungen, selbst seiner
so einträglichen Vaterländereien, veranschaulichen. Dies war natürlich von
uns ein naives Unterfangen, da ja der Bürger über weniger Phantasie als der
Wurm verfügt und an Stelle des Herzens ein überlebensgrosses Hühnerauge
sitzen hat, welches ihn nur bei Wettersturz, das heisst bei Börsensturz, zwickt.
Bavarder
Comme Dada révéla à l’homme des sagesses éternelles, l’homme rigola avec
indulgence et continua à bavarder. L’homme bavarde à en donner la nausée
même aux rats. Pendant que sa voracité le force à fourrer dans sa gueule tout
ce qui ne s’enfuit pas devant ses crocs, il arrive à bavarder et bavarde. Il
bavarde tant que de frayeur le jour s’assombrit et la nuit pâlit. Il bavarde tant
que les mers se déssèchent et que les déserts deviennent marécageux. L’impor
tant pour lui c’est de bavarder, car bavarder est une ventilation saine. Après un
beau discours il ressent une grande faim et change d’opinion. Avec ça il prend
la noble attitude de viande avariée. L’homme déclare pour rouge ce que la
veille il appelait vert et ce qui est en réalité noir. A tous les instants il fait des
déclarations définitives sur la vie, l’homme et l’art et ne sait pas plus que le
champignon ce qu’est la vie, l’homme et l’art.
Fils de la lumière
L’homme enfoui dans sa vanité comme une taupe dans sa tannière ne com
prend plus le langage de la lumière, qui s’épanouit dans son inconcevable
immensité à travers le ciel. L’homme se croit le fait de la création. La figure de
la lumière ne l’inquiète plus. Il se confond avec la lumière. Ce crapaud s’ap
pelle volontiers fils de la lumière.
C’est à la raison démesurément développée que l’homme doit d’être un
personnage grotesque et laid. Il s’est séparé de la nature. Il croit dominer la
nature. Il croit être la mesure de toute chose. L’homme, engendrant contre
les lois de la nature, crée des monstres. Il désire ce dont il n’est pas capable et
méprise ce qu’il peut faire. L’artificiel et le monstrueux lui paraissent être