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il heurte et réveille le curé, qui est maintenant
REVÊTU DE SON SURPLIS ET DE SON ÉTOLE, il secoue
les autres qui s’éveillent, à leur tour, peu à peu :
OU EST L’AMERICAIN? Il faudrait prendre
congé, remercier!... La Manucure voudrait bien
LE BIJOU qu’elle attend toujours... « Vous l’au
rez bientôt, souffle le Cul-de-jatte, si vous n’en par
lez pas... » On cherche l’AMERICAIN partout
sans succès ; devant la porte maintenant fermée
DES W.-C., on s’interroge, on pense que l’Amé
ricain est là, souffrant peut-être? Sur la porte,
une pancarte : « CABINET PARTICULIER » ;
qu’importe, LE cul-de-jatte propose d’enfoncer,
car on frappe sans réponse ; acceptation, mais la
porte résiste, LE cul-de-jatte fait apporter une plan
che sur laquelle il se fait hisser et qu’on incline
vers la porte, LE chariot roule et défonce. HOR
REUR!... L’AMÉRICAIN EST LA, A TERRE,
LA GORGE TRANCHEE, baignant dans son sang,
MORT, La Manucure se met a rire comme une
folle, les autres sont consternés, LE CUL-DE-
JATTE pleure et prend LE mouchoir de l’Améri
cain pour s’essuyer les yeux. On transporte LE
CADAVRE sur son lit suivant les ordres du pein
tre, et sur présentation de ses papiers d’agent, il
délègue LE CUL-DE-JATTE chez le commissaire
de police ; pendant ce temps, par habitude profes
sionnelle, LA MANUCURE FAIT LES ONGLES
DU MORT, le Curé allume des bougies, le peintre
rédige un rapport, LE Marchand de cartes prie, son