IV
Un beau matin, c’était le lendemain des fêtes, un mercredi, il voulut
travailler. Il ouvrit un manuscrit commencé à Paris, intitulé <( in Mémo-
riam », en relut la première partie, YIntroïbo. C’était une œuvre absconse,
sans aucune trame, ni psychologie, ni action, ni romanesque, la para
phrase littéraire, la prose rythmique, d’un morceau de musique, un
quartet classique, violon, deuxième violon, alto et violoncelle. Des mots,
rien que des mots, malaxés, burinés, torturés, presque sans lien gram
matical, sans syntaxe, des mots, des phrases combinées d’après le jeu
des plus lointaines analogies, des mots, pour arriver à exprimer toutes
les insinuations de la musique, ses envolées, ses rythmes précis, son
lyrisme, ses motifs majeurs, puis mineurs, des mots pour enguirlande!
les symboles musicaux, — rien que des mots.
La musique est un art synthétique, qui procède par harmonies plei-
nières, par dissonances futuristes. Ce qu’elle conçoit, la littérature l’ex
plique, et l’expliquent encore la philosophie et les sciences. Beethoven