BIBLIOGRAPHIE
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M. R.
BIBLIOGRAPHIE
ORPHEE, par Ferna d Divoire (La Renaissance du Livre, Édit.)
L'ennui de s’étourdir avec des mots — esthétique de désarroi et de fatigue —
a conduit certains poètes à reprendre contact avec une vérité poétique où le contour
l'emporte sur l'image, la psychologie sur la sensation. M. Fernand Divoire est de
ceux-là. Les chants de son Orphée se déroulent avec l'harmonieuse gravité d'un thrêne
antique. Mais ici aucun archaïsme, aucune surcharge. Simplicité des lignes. Dépouil
lement de la forme. Plénitude de la pensée. Grâce à la fluidité de l'expression, rien
ne nous échappe de la belle arabesque que dessine la légende du “ Thrace blond
Faut-il citer?
Le \in fermente en toi, farouche,
Lourd de secrets et de fureurs...
M. Fernand Divoire ne serait-il pas le prêtre de nouvelles Panathénées?
IMAGES DANS LE DOS DU COCHER, par Lise Hirtz (les
feuilles libres, éd.)
Qu on ne s'y méprenne pas : il y a une secrète affirmation et une manière de
philosophie dans le séduisant désordre de ces images. Avec l’apparence d’une amu-
sette, la jonglerie est le plus sévère et le plus précis des jeux. C’est un merveilleux
tour de force que de le faire paraître facile.
Impressions de fièvre, de lassitude, optimisme et dégoût, le vrai et le faux, la
sincérité qui s’amuse, l’ironie qui s’émeut, — dans ce livre impertinemment jeune et
neuf se heurtent, se mêlent, se dérobent, se retrouvent. La nuit passée, on se rend
compte que le feu d’artifice était surtout un feu de joie et que les fusées blanches
ont laissé sur le sol des souvenirs de vrais cristaux.