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EXPOSITION
C’est en un café, au 103 du boulevard Montparnasse, que se
tient la troisième exposition ambulante de peintres et sculp
teurs, où voisinent des noms célèbres et d’autres qui ne deman
dent qu’à l’être. Voici Othon Friez et Charles Guérin, Favory
et Sabbagh, Barat-Levraux et ses fleurs solidement peintes et
pleines de charme (ces deux qualités opposées sont chez lui
réunies avec maîtrise); Mondzain, Ramey, avec un beau nu
dans un intérieur; Clergé et sa Naïade dans les rochers, œuvre
riche de couleurs; Chavenon, sensible peintre; Ekegarth et son
paysage qui sent la pluie prête à tomber; Ortiz, moelleux
manieur de matière; Gleizes, Zadkine, le sculpteur audacieux,
représenté ici par des aquarelles; Feder, bon dessinateur et
bon peintre; Medjisky, Astory, Savin, du Marboré, l’homme des
sanguines, avec une composition de nus en plein air; Rubzac,
Cériat, Barth, Delatousche, en qui il faut avoir grande confiance;
Trochain, Zavado, Widhopf, Serge Romoff, le bon critique, pein
tre à ses heures, le réaliste Le Sconezec, Gallien, graveur de
grand avenir, et tant d’autres.
Chez les peintres femmes, comme le disait un mordant artiste,
beaucoup sont femmes, c’est-à-dire que leurs œuvres sont sédui
santes, mais peu sont peintres. Mais parmi celles qui possèdent
de grandes qualités techniques, il faut citer : Chantal Quen
neville, dont les œuvres dégagent une émotion pure sous une
forme serrée; Mme Fuss-Amoré a le sens de la vie des foules et
des parades foraines; Ghy Shemm est coloriste et sensible;
Hammet est bonne portraitiste; Crissay peint solidement.
Peu de sculpture : un beau torse de Indenbaum, une tête
vivante de Loutchansky; enfin un chat en bois sculpté d’André
Lasserre, dont c’est la révélation.