Volltext: Numéro 12 = 1921, Mars (12)

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ÇA IRA ! 
Je veux citer encore ces lignes que 
termine un cri navrant de désespoir, le 
désespoir du prophète qui sait qu’il 
prêche dans le désert. “J’ai voulu avant 
tout, laisser trace de ce fait, qu'en 
1920, un homme au moins a su voir et 
exprimer la synthèse des maux dont 
souffre peut-être jusqu’à en périr notre 
civilisation — concevoir les conditions 
et les résultats théoriques et pratiques 
d'un retour vers les voies normales de 
l’évolution politique, économique et 
sociale, — montrer enfin comment 
quelques grains de sable, et lesquels, 
pourraient, en déterminant ces condi 
tions, changer la face des destinées 
humaines, si l’humanité était encore 
capable d’harmoniser un peu de la foi 
primitive avec les données modernes 
de la Raison. 
Or, de cela, il est, hélas ! à peu près 
certain que l’humanité n’est pas ca 
pable.,, 
Créer une utopie au moment où le 
problème des réalisations est le plus 
poignant, se contenter d’échafauder un 
rêve quand c’est l’acte qui est requis, 
n’est excusable que par le profond 
amour du penseur pour les hommes et 
par sa croyance en leur destin harmo 
nieux. Et que H. L. Follin sent toutes 
ses pensées embrasées par cet amour, 
ce suprême argument qu’il a réservé 
jusqu’à l’avant dernier page, le montre 
suffisament : "Toute l’ordonnance de 
ce livre, comme tout le développement 
qu’il suppose, sont uniquement basés 
sur le postulat de la possibilité d’un 
vaste acte de foi et d’une mmense 
exploison d’enthousiasme. Si l’on 
n ’ admet pas ce postulat tout 
s’effondre. Seulement ceux qui le 
repousseraient sans consentir à tenter 
l'expérience prendraient une lourde 
responsabilité.,, 
Que le lecteur excuse l’apparente 
présomption des lignes qui vont suivre. 
Mais je crois pouvoir — homme contre 
homme — opposer à celles de H. L. 
Pollin mes convictions politiques et 
sociales. 
Je n’admets pas le postulat. 
Tâchant de reconnaître en toutes 
choses les courants adverses qui tou 
jours y sont présents, m ’ efforçant 
d’éviter l'unitéralité toujours facile, 
pour donner en mes pensées, aux ten 
dances contradictoiies, la place qu'elles 
occupent dans le jeu des forces univer 
selles, j’ai appris à comprendre que le 
Bien et le Mal (pour me servir d’enti 
tés abstraites) sans cesse se partageront 
l'humanité, que les jeunes volontés 
novatrices trouveront sans cesse devant 
elles la coalition des réactions séniles et 
qu’un enthousiasme général vers le 
mieux et un 4 août mondial ne seront 
réalisables que lorsque le monde que 
nous connaissons et qui possède des 
lois inviolables aura subi une révolution 
intérieure, manifestement impossibie. 
L’homme porte en soi-même la 
contradiction originelle. L’égoïsme et 
l'altruisme font partie inhérente de sa 
personne. Toujours ces deux mobilés 
influenceront ses décisions et il est aussi 
vain de croire en une ère d’altruisme 
magnifique qu’à l’anarchie d’un égoïsme 
exacerbé. 
Nous vivons la crise la plus formi 
dable que l’humanité ait jamais connue. 
Je répète un truisme. Mais s’il est en 
nous une volonté de sauver de la 
débâcle les trésors inaliénables de la
	        
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