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ÇA IRA !
Amsterdammer „ les esquisses pari
siennes “Les grands Boulevards,, qui
donnèrent à Van Deyssel l’occasion
d’une étude très étendue dans “De
Nieuwe Gids„. La publication de ces
“esquisses,, qui furent de grande impor
tance pour la rénovation des lettres
néerlandaises, dut être suspendue parce
qu’elles donnaient l’insomnie au rédac
teur du “Nieuwe Amsterdammer,,.
Antony Kok publia des vers cubistes
dans “Holland Express,, (1917).
Moi-même je publiai dans “Het Getij,,
des proses moder es entre autres “Com
positions littéraires, expressionnistes,,
“Culture des dieux,, “Le volontaire,, et
“La tache noire,, tandis qu’en 1913 déjà
je publiais dans l’hebdomadaire “Een-
heid„ des rêves futuristes.
Les “Oorlogsverzen in staccato,, de
A.H. Feis édités en 1914 furent remar
qués par le poète Penning et appréciés
par Albert Verwey.
Leiden, 1921
(Pays-Bas)
Un chant de l'exil
La grande patrie de tous, la terre humaine existe ;
Je ne puis respirer sans elle.
Son âpre haleine écarte l’horizon et suscite des ailes
comme l’haleine amère et saline du large.
Des vagues d’humanité, messages des antipodes, écrasent à nos rives
leurs déflagrantes décharges.
Aux heures de son entier déchirement, je n’ai pas renié ma grande patrie.
Mais elle a beau capter le vif de notre esprit,
et notre cœur lui-même a beau en être mépris, ‘
les fibres douloureuses et profondes de notre être
demeurent nouées au pan de terre qui nous vit naître
et nous épanouir au miracle de vivre,
elles nos pantelantes fibres gonflées d’émoi, nos plus souffrantes et
plus vibrantes fibres.
O le mal du pays quand même et malgré tout !
Malgré toutes les raisons ce mal vraiment d’amour !
Je l’écarte le jour mais il me hante en rêve ;
alors mon cœur éclate et crève,
et au fond de mon rêve s’irruent à flots les larmes,
se gonflent les sanglots, et ma fierté désarme,
et je pleure dans mon rêve comme un enfant, vraiment, comme un enfant.