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A Maurice Van Essche
Bar
Lanterne de papier huilé — chauds yeux mi-clos
Gloire des rues interdites aux matelots i
Les bourdons policiers se cognent à vos vitres
Bar ô cactus éclos sur les décombres de la nuit
Les rêves les regrets le désir étendard
Halots d’ivresse sur les visages que j’ai baisés
De la flamme de punch qui tremble sur les verres
Une torsade de typhon s’élève rauque comme une rixe
Les murs sont pavoisés de glaces de mirages
Combien de cicatrices écrivent mes voyages
ô bruit des vagues halètement des flots énamourés
Accordéon magicien des coeurs nomades
Quels grains menacent sous les paupières plombées des filles
Les phalènes des Tropiques ce sont leurs bagues et leurs rires
Dans les bouteilles lumineuses d’aurore
Chante l’embellie des départs matinaux
A Saigon à Dakkar ou à Vera Cruz
Toujours la même abeille a bourdonné
autour de mon col de toile bleue
Elle chante laï-ta-li-va
Les beaux pays où je n’aborderai pas
Paul DERMÉE