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Je tiens à citer de nouveau Platon qui dit
parfois des choses bien belles sur les poètes,
sur les poètes contre lesquels il était assez
méchant à ses moments de bêtise :
« Cette pierre qu’Euripide nomme magné
tique, et le peuple héracléen a non seulement
le pouvoir d’attirer les anneaux de fer, mais
celui de communiquer sa force aux anneaux
mêmes, qui peuvent comme elle en attirer
d’autres et souvent on voit une longue chaîne
composée d’anneaux suspendus, à qui l’aimant
seul donne la vertu qui les soutient. C’est ainsi
que la muse élève les poètes jusqu’à l’enthou
siasme ; les poètes à leur tour la font des
cendre jusqu’à nous et il se forme une chaîne
d’inspiration. » Puis il ajoute que les grands
poètes doivent «les belles créations de leur génie
à une flamme céleste à un dieu » et quelques
lignes après, Platon défend la vérité poétique
quand il dit : « Les poètes lyriques ne nous
trompent pas lorsqu’ils nous disent tout ce que
l’imagination leur fait voir ».
A l’époque où j’inscrivais mes méditations
sur la poésie, je ne connaissais pas les théories
du poète Saint-Pol-Poux, mais un fluide secret
m’attirait vers lui. C’est ainsi que j’ai parlé
de lui très souvent, que j’ai cité plusieurs fois