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tible, fatale, par une force inexorable. On dirait
que l’ordre de travailler se présente à lui comme
une imposition impérieuse, obligatoire, comme
un commandement. MHMRI L’univers en
chaleur des lumières, se verse dans notre
âme comme un fleuve irrémédiable mais sur
lequel flotte la raison nageant côte à côte de
l’imagination.
Cicéron allait plus loin que Socrate et disait :
« Il faut être en état de folie pour faire de beaux
vers. »
Pour qu’un homme normal puisse faire de
beaux vers, il faut qu’il soit en état de folie
et pour qu’un fou puisse les faire, il faut qu’il
soit en état normal.
A son tour, Gœthe disait : « Aucune œuvre
de génie n’émane de la réflexion ; mais le génie
se sert de la réflexion pour s’élever peu à peu
au point de produire des œuvres parfaites. »
L’étincelle, la première impulsion de laquelle
doit jaillir une œuvre est inconsciente ; elle
a comme source un certain mélange de notre
mémoire ancestrale et de notre mémoire acquise
sans que nous puissions fixer les lois profondes
(ce qui ne prouve guère que ces lois n’existent
pas), les règles secrètes qui la déterminent et
l’ordonnent.
Le travail de la réflexion vient à postériori
et il construit des lois sur la résultante con