Il y a des objets qui dorment tout limer
Je suis peut-être les objets
Les objets sont peut-être moi-même
Et qui sait quand le soleil entrera dans la cham
bre
S’il saura remettre chacun de nous à sa place
Mais voici qu’il envoie devant lui sa lumière
Pour nous séparer jusqu’à la nuit prochaine
Bonjour ma table à écrire et bonjour mon buffet
Bonjour mon lit où je suis couché
J’ai bien dormi je vous remercie
Mais vous avez ce matin des airs tout de travers
Et il me semble que moi-même je ne suis plus si
droit qu’hier
Je suis peut-être enfermé dans quelque peine qui
me tient trop à l’étroit
Et j’ai mal comme un pied dans un soulier trop
petit
Mais il faut aller quand même
Et quand la peine sera faite
Je n’aurai plus mal
Va petit homme mécanique
Va chaque jour prendre quaire fois ton métra
Aux quatre mêmes heures
Maine et Marbeuf Marbeuf et Maine
Et marche dans la même rue
Et traverse la même avenue
Au même endroit
En face du ri’ i8