Volltext: La lune ou le livre des poèmes

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Le Ciel bleu pour plafond, 
Un gros ormeau pour me défendre 
Contre un soleil de plomb. 
C’est là que je m’assieds dès que sur la nature 
La lumière s'épand, 
Lucrèce est avec moi, c’est toute ma pâture 
Jusqu'au milieu du jour; 
Puis quand du peuplier l’ombre à nouveau s’étend, 
Sur des mètres de toile on me voit plein d’amour, 
Répandre sans compter des kilos de peinture. 
Est-ce bien là tout votre ouvrage, 
Direz-vous? 
A peu-près, oui ma foi, que faire davantage? 
A peine on vient de voir l’Orient se roser 
Que le couchant s’empourpre. 
( Et puis, trop de travail, dit-on, fait les gens fous. ) 
Sur la course du temps, de plus, pourquoi gloser? 
Notre œuvre en souffre? 
Notre œuvre! Ah! c’est risible! 
A grand’ peine on extrait ce que l’esprit conçoit, 
On en fait une image imparfaite et sensible, 
Cela suffit, et l’on s’asseoit, 
Proclâmant; « L’homme est créateur! » 
Ah! parlons-en! Telle œuvre tel auteur! 
Que dirait l’homme alors s’il se savait capable 
De donner l’être au papillon 
Qui vole à l’instant sur ma table? 
Mais voici que je plonge au sein du tourbillon 
Des sévères pensées.
	        
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