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REVISTĂ DE ARTĂ CONSTRUCT1VISTĂ
DIRECTOR: SCARLAT CALLIMACHI | 7 FEBRUARIE 192 5
DIDA SOLOMON de Victor Brauner
Dida Solomon şi Ion Tâlvan au obţinut
de curând — la Iaşi şi Botoşani — mari succese
în piesele D*ra lulia de August Strindberg
şi Poveste de Scarlat Callimachi.
Pour ma „Chambre de reves“
en attendant Ies petits poissons, vous savez Ianco ?
J’ai escalade (oui cher Mousieur â l’oeil severe) le balcon de
la belle V^nitiene dont la chevelure rayonnait au soleil de midi!
J’ai pris mes petits ciseaux et lui ai ravi quelques meches
d’or pur!
J’ai demande a son voisin, le jeune rasta aux cheseux lui*
sants, de me lasser faire une legere tonsure sur son crâne
d’ebene. * „
Puis, d’un saut (jai ete, cher Monsier, jadis ecuyere de cir-
que) j’ai bondi dans la prairie ou jai recontre Ies brebis
blanches et jai fait une ample moisson de petites boucles de
laine frisee !
En passant preş du ruissean, j’ai ramasse Ies cailloux bleus
et roses et cueilli la mousse humide !
Et voilâ mon „Paysage de Reves“,
Les chovnt d'or seront: Ies vagues châtoyantes
Les petites boucles de laine,’: leur ecume
Les meches noires : leur profendeurs
Les petits caillaux bleus et roses: les galets
Qu’elles rouleront sur la greve ! ! !
Car, (cher Mousieur â l’oeil severe qui va se plisser tout a fait)
tous ces materiaux seront mobiles.! Des fils invisibles les main>
tiendront dans l’orche que je choisirai!
Puis, â la paroi ou j’accrocherai mon tableau, j’installerai
un ventilateur et des prises electriques et quand il me plaira
de vous inviter, cher Mousieur ă I’oeil, et vous chers cama-
rades â la grimace sceptique, je ferai jouer vent et lumiires
colorees dans mon „Paysage", toujours dans un orche choisi,
puis je courrai encore frapper â la porte de ma mechante voi^
sine, et j’ouvrirai la cage de l’oiseau emprisonne et lui ren^
drait son voi dont il animera mon „Paysage de Rdves“
SaureZ'Vous, alors,
(oeil pUsse et grimace sceptique)
vous emouvoir un peu
â ce nouveau spectade ?
Saurez'vous enfin entendre le mot:
Liberte, liberte, liberte!!!
Mais non !!!!!!
Vous etes tous (sauf le respect que je vous dois, cher Mou
sieur. et le sourire que je vous garde, chers camarades,)
tous des MOUTONS !!!
Au moins si je pouvais vous tondre !!!
Mais non !!!!!!
Mes petits ciseaux y perdraient leur tranchant aiguise !
Et ce serait dommage!
Alice Baill