— Le tintement du grelot nventraînait malgré moi. Je
courais, courais encore, un pied sur le trottoir, un autre dans le
ruisseau. Une voix me disait, avec l’accent de Thomas à Kempis :
« En vérité, mon fils, laissez-moi agir avec vous comme il me
plaît, car je sais ce qui vous est bon. » Stupidité. Eblouissement !
Et des grelots et des yeux verts, et des yeux grelottants et des
grelots de verre ! Je ne savais pas ; ai-je jamais su ? Tout se trou
blait, Narcisse, Andromède ! Puis vue surhumaine, vue divine,
des hymnes, des anges, du duvet ! Simplicité ! Le Paradis —
Jean-Marie avait parlé de plus en plus vite.
Il s’arrêta, puis reprit lentement :
— Oui, je venais de monter au Paradis —
Sabine se laissa rire un long moment.
- - Mais, pourquoi n’y êtes-vous pas demeuré ? —
— Parce que même au Paradis, elles ne demandent pas que
de l’amour —
Elle ne le regardait pas.
Il ajouta, les dents serrées :
— Alors, ça ne valait pas la peine d’être si haut —
Sabine déjà dormait, tentante mais défendue.
Jean-Marie s’allongea à son tour. Heureusement il se plaisait
à dormir dans les trains. On n’y dort qu’à moitié, et des rêves
étranges vous détournent des soucis ou des idées noires.
Idées noires ! Idées noires ! cela se calquait sur le rythme du train
Voyages — Montée au Paradis
Sabine manquait de sensualité
Pas drôle. Pas drôle
Non, pas
drôle