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L’ŒUF DUR
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Elles tendent vers le chasseur,
Par le sel marin assoiffé,
La mousse d’un houblon amer.
Mais le chasseur est breton
Qui ne peut croire qu’aux fées.
Les sirènes, d’ondines sœurs,
Tendent aussi leurs tresses blondes,
Mais se tiennent toujours nageant
Aux limites de l’autre monde ;
Lors pourquoi se méfierait-on,
Si l’on ne voit, comme sardines,
Briller au loin leurs dos d’argent?
N’as-tu pas soif, chasseur joli ?
Approche seulement ta bouche
De mes bocks, lilas écumeux.
La vie, on n’osait en sortir
Comme d’une vieille habitude,
Il faut te déshabituer.
Sitôt qu’en mon lit on se couche.
On veut du corps se dévêtir.
En un berceau de mousseline
La mouette tombe de haut ;
Les dernières pâmoisons
Servent l’ondine à merveille.
Un serpent, souvent tué,
Peu à peu sa tête glisse
Dans un coquillage d’eau douce.