L’ŒUF DUR — 15
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Ceci commence par
La foule des ombres nues dans la maison fermée
le remue-ménage entier de la rue
et la confusion des heures dans le quartier
Vers le nord les têtes se sont détachées
Et l’homme trop petit dans les pas avancés
cache l’audace du vide bien porté
A l’appel de la réclame et du nom étranger
Les yeux s’ouvrent
On se sert de toutes les portes pour passer
Et la distance est parsemée d’étoiles
le champ du laboureur
le mur de la forêt
la prairie engagée sur le flanc du rocher
Seulement le chemin versé cache les pas
On suit une autre piste
Avec des sauts plus grands
Sans savoir où l’on va
A travers les fossés les trous noirs et les digues
Le bout de l’aile blanche attire l’oeil
Il y a ce corps qui brille
Et tous les mouvements
Tout ce qui lutte
A tort et à travers
Sur la terre immobile et ivre-morte tout l’hiver