Volltext: Ça ira (2 = 1920, mai)

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ÇA IRA ! 
voir les hommes devenir tels, ne put 
jamais s’introniser. Elle procréa bien 
des saints qui tâchaient personellement 
de la mettre en usage, mais elle resta 
toujours étrangère à la masse. 
Une éthique ne s’élabore pas à priori. 
Elle évolue et change avec les autres 
manifestations de la vie. Quelques-uns 
de ses principes faiblissent, d’autres 
apparaissent, suivant les besoins de 
l'heure. Jamais une règle nouvelle ne 
s’est imposée, qui ne germa depuis 
longtemps. 
Et c’est pourquoi nous craignons que 
le système de morale révolutionnaire 
que construit van den Bergh van 
Éysinga restera un système. Car, bien 
que l’auteur se défende d’inventer des 
formes nouvelles, et prétende seulement 
montrer ce que les existantes devraient 
devenir sous le.communisme, la marche 
de sa pensée est avant tout théorique. 
Il a devant les yeux son idéal de per 
fection auquel devraient tendre les 
hommes, et insensiblement, au fur et à 
mesure que se dessine dans son esprit 
le but à atteindre, il se crée des hommes 
qui répondent à cette exigence, si bien 
que l’homme devient chez lui Vidée de 
l’homme, l’homme idéal — qui n'est pas 
et ne sera jamais. Si dans un ouvrage 
exclusivement philosophique nous ad 
mettons l'idéalité, n’oublions pas que 
l’éthique de van den Bergh van Eysinga 
devrait être (dans l'esprit de l’auteur) 
applicable, mais que c’est justement 
cette idéalité, dans laquelle elle se 
résoud, qui empêchera toujours qu’elle 
rétrograde pour redevenir réalité. 
Nous croyons que l’essai de van den 
Bergh van Eysinga montre une fois de 
plus l’inanité qu’il y a à vouloir édifier 
un système de morale pour des temps 
à venir. Et nous répétons ce que nous 
avons écrit quelques lignes plus haut : 
l’éthique met en système (par après ; 
elle constate mais ne crée pas) ce qui, 
à la majorité des hommes, paraît bon et 
nécessaire dans leurs rapports entre 
eux. Attendons donc pour parler de 
révolutionnaire zedeleer que les cir 
constances nous aient montré ce qu’elle 
peut être. 
Nous avons critiqué ce chapitre 
avant d’avoir montré ce qu’il contient. 
Nous tâcherons maintenant de mêler 
aussi peu que possible de remarques 
personnelles au résumé que nous allons 
en faire. 
Toutes les mythologies ont gardé le 
souvenir d’une ère de bonheur, d’un 
’paradis’ où les hommes vivaient heu 
reux et en harmonie. Cette harmonie fut 
rompue aux temps historiques. L’âpre 
lutte pour l’existence amena le règne de 
l’égoïsme. Puis se créèrent les classes 
dominatrices qui maintenaient le peuple 
sous leur joug. Ces classes (l’autocratie 
asiatique, la cité antique, la féodalité, le 
capitalisme) eurent leur morale. Nous 
les connaissons, et surtout la 'morale 
bourgeoise dans laquelle nous fûmes 
élevés : “ het is een levenshouding, die 
bij uitstek materialistisch en egoïstisch 
is : moraal is de manier om vooruit te 
komen in de waereld, drink niet,overeet 
u niet, hoed u voor geslachtelijk exces, 
wees zuinig, wees vlijtig, pas u aan uw 
omgeving, en gij brengt het ongetwij- 
feld ver „ (page 84). Elle est sans élé 
vation, et si parfois elle se sert encore 
des termes ’bonheur pour tous’ et 
'amour du prochain’, elle ment, et ne 
les emploie que pour cacher des buts
	        
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