Volltext: Ça ira (2 = 1920, mai)

ÇA IRA ! 
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d’ouvriers, manuels et intellectuels, s’élevant 
au-dessus des décombres et entreprenant la 
construction d’une cité neuve sur une base plus 
saine que celle que permet notre société qui, 
elle, se dirige indubitablement vers le renouvel 
lement, pour que le livre s’élève au plan des 
œuvres qui dirigent la pensée vers les temps à 
venir. 
Si Romain Roland n’a voulu que donner une 
critique de notre époque et en montrer la 
corruption et les forfaitures, son livre est 
inutile — pour nous ; pour nous qui depuis 
longtemps avons en notre conscience fait le 
procès de la société actuelle et l’avons condam 
née, pour nous dont les efforts tendent vers 
l’établissement de normes nouveaux. Nous 
savions que c’était l’Illusion, nommée Liluli 
dans le livre, qui empêchait les hommes de voir 
que les principes de Liberté, Egalité, Fraternité, 
Amour et Raison étaient tournés en dérision et 
que ce qui se présentait comme tels à eux n’en 
portait que le masque ; nous savions que les 
cultes s’étaient mis au service des Etats et 
sanctionnaient tous leurs agissements ; nous 
savions que la Vérité était réduite au silence ; 
et que les diplomates et les politiciens, la haute 
finance et la grande industrie gouvernaient les 
peuples et les jetaient l’un sur l’autre quand 
leurs intérêts à eux le demandaient ; et que 
tout cela a fini par une catastrophe, la guerre 
nous l’a montré. Ce dont nous avons besoin 
est que ces hommes que nous reconnaissons 
comme nos maitres et nos initiateurs (et Romain 
Rolland est un des plus grands et des plus 
aimés) viennent par leurs paroles et leurs actes 
soutenir notre foi, et qu’ils se placent à notre 
tête dans la lutte qui hientôt atteindra toute 
son acuité. 
Liluli ne nous apporte aucun encourage 
ment. 
Ce livre ouvrira peut-être les yeux à quel 
ques bourgeois jouissants béatement de leur 
contentement. Ce sera son mérite. Pour ceux 
qui veulent la Révolution Sociale il n’est 
qu’une agréable lecture. C’est son défaut. 
P. M. 
* 
* * 
J a ! (Stimmen des Arbeitsrates für Kunsl) 
Berlin. — A Berlin s’est constitué un Arbeits- 
rat für Kunst, un conseil de travail pour l’Art, 
qui groupe une centaine d’intéressantes per 
sonnalités du mouvement artistique contem 
porain en Allemagne. Le Arbeitsrat adressa, au 
début de 1919, un questionnaire à ses membres, 
dans le but de définir les tendances actuelles, 
et de créer la base sur laquelle l’œuvre com 
mune de différents artistes, peintres, sculpteurs, 
architectes, s’édifierait. Entre autres, y étaient 
envisagés le secours gouvernemental, la situa 
tion de l’artiste dans l’état socialiste, les 
expositions, les monuments peints, l’accord 
avec le peuple, les rapports avec les groupes 
étrangers. Les réponses furent nombreuses ; 
beaucoup, même, se bornèrent à n’envoyer 
qu’une toile ou la reproduction d’une œuvre, 
témoignant ainsi de leur enthousiaste adhésion. 
Le arbeitsrat a réuni ces voix et les présente 
en J a ! un beau volume édité à 55 exemplaires, 
dont chacun est orné d’une gravure sur bois 
par Lyonel Feininger, signée de l’artiste. Notre 
cadre restreint nous empêche de considérer les 
avis séparément ; nous devons nous contenter 
de dire que cette tentative mérite notre intérêt, 
et que ce recueil renferme d'excellents princi 
pes en même temps que de justes idées. Les 
reproductions qui clôturent le livre nous 
montrent également des œuvres curieuses et 
nouvelles. Nous sommes forcément partiaux 
en relevant les noms de Adolf Allwohn, 
Herman Finsterlin, Walter Gropius, Bernard 
Hasler, Oswald Herzog, Eva Lau, Ernst 
Osthaus, Richard et Werner Scheibe, Bruno 
et Max Taut. Wilhelm Valentiner, Fritz 
Stuckenberg, etc. parmi cette centaine d’affiliés,’
	        
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