ÇA IRA J
M5
La vie est amère;
Comme une poupée de celluloïd
Dans l'article cher.
Je cherche un prétexte décent
Pour vous tirer ma révérence.
Mais je me tiens à peine de vous dire :
Mademoiselle, vous m'embêtez, est-ce clair?
II
Mes amis, mes amis,
Faut-il les appeler de ce nom?
J'en rencontre à tous les coins de rue ;
Ils sont parfois très drôles.
Ceux qui sont dans un bureau
Et qui sont mal payés;
Ceux qui vivent en gentilhomme •
Et qui disent : Quel ours, mon père!
Ceux qui lisent les journaux financiers
Et qui ont une position à la Bourse.
Il y en a qui sont journalistes
Et qui attendent les incendies dans une salle de rédaction
Un autre passe sur sa motocyclette comme une trombe
Un autre tire des coups de revolver sur un vieux chaudron
Et va déguster des boissons glacées aux terrasses.
Un autre fait du 100 à l'heure sur sa torpédo
Il préfère un bidon d'essence
Aux œuvres complètes de Chateaubriand,
Et c'est le même
Qui monte sur les chevaux de bois d’une fête foraine.
Les uns causent des plaisirs de bouche,
Ils avalent des kilomètres.
Les autres pérorent des plaisirs du lit;
Leur conservation oscille
Des nichons de Françoise au nombril de Lili
Qui doivent parer aux nécessités de la vie.
Chacun va de son petit bonhomme de côté
Ils s’embêtent —
Ils voudraient recommencer la guerre