Volltext: Ça ira (7 = 1920, octobre)

ÇA IRA ! 
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cause des indigènes africains. Et ceux qui l'atta 
quent ainsi, plutôt par étroitesse d'esprit que 
par lâcheté, ne pourraient-ils réfléchir un brin, 
et se dire que si Morel condamne l'occupation 
de la rive gauche du Rhin par les nègres, il 
plaide tout autant la cause des malheureux Afri 
cains déracinés que celle des populations mar- 
tyriséss des provinces rhénanes? J. L. 
A propos du tri-centenaire 
de PUGET 
N’auras-tu d’yeux et d’ardeur que pour le 
défilé des hôtes des casernes, ô Marseille ver 
satile et belle. 
Ne communieras-tu pas avec le souvenir de 
celui qui vaut plus à lui seul, que des fou’es et 
même des foules armées. 
Le grand rêve qui palpite entre tes quais, 
sur tes carènes et qui s’ordonnant, prolonge 
la splendeur de la route marine jusqu’à ton 
cœur désordonné, Puget le cisela. 
Tu fêtes qui lutta contre la peste. Mais contre 
cettepeste, l’indifférence à la beauté, l’esclavage 
de l’argent, Puget tendit tous les muscles de ses 
lions et de ses faunes. 
Son Saint-Sébastien dressé dans la volupté 
de souffrir prolonge pour toi et mêle jusque 
parmi tes mesquins soucis la volupté antique et 
la douceur chrétienne. 
• Sois reconnaissant, peuple de Marseille, en 
vers celui qui te déifia. 
Je voudrais tant, en dehors d’un cortège 
d’enfants, mené par un officiel vers la colon 
nade Longchamp, voir, aux yeux de tes femmes 
et de tes jeunes gens, l’ardeur de vivre et d’ai 
mer que suicite le génie. 
Va dans la salle où comme dans une de nos 
collines blanches, Puget façonna le Miîon. 
Tes yeux salis par le spectacle de la fontaine 
Castellane et par l’appât du gain, purifie-les 
en regardant la Vierge et l’enfant, Celui-là est 
grand vraiement. Tes marchands aux épaisses 
chaînes d’or ne sont rien, presque rien, auprès 
de sa grande ombre, 
C’est lui qui t'éléva plus que tel administra 
teur. Sais-tu ce que c’est la Grèce : un charnier 
de statues. La victoire de Samothrace est plus 
belle que celle des Thermopyles- et Lycurgues 
n’est rien auprès de Phidias. 
Voici le héros. Tu as assez proclamé celui 
qui tue pour réserver un cri à celui qui créa. 
Déjà je trouve symbolique encore qu’incon 
scient d’avoir érigé la statue de Puget devant 
la Bourse. îî semble dire à ceux qui descen 
dent, lourds les dégrés du palais : “ Messieurs, 
ce qui fait pardonner à l’argent c’est de se pla 
cer au service de l’art, ne vous souviendrez- 
vous point de vos grands ancêtres, les Médi- 
térranéens qui trafiquaient avec l’orient et 
s’inclinaient devant l’art. 
Il n’y point que la satisfaction des plaisirs 
grossiers. 
Au fait, si Puget ne parle pas plus violemment 
c’est que l’on l’habilla trop richement. 
J’aime mieux le Puget du Parc Borely, il est 
plus beau parce que plus simple, baigné par 
l’ombre des pins et grandi par son solitaire 
orgueil. 
Puget fit trembler le marbre. Seras-tu, ô 
Marseille, plus que le marbre, dur et plus 
insensible. Juilllet 1920 
Léon FRANC 
Revue des Revues 
Ruimte (Anvers) dont nous avons souvent dit le 
bien que nous pensions, publie dans ses numéros 6 et 
7 des vers de V. J. Brunclair, Antoon Jacob, K. Van 
den Oever et deux poèmes de Theodor hâubler, 
traduits par Wies Moens. Au surplus, des notules 
documentées et des dessins de Jozef Verdegem et 
Jos. Léonard. 
Lumière (Anvers). — Dans le numéro d'août,
	        
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