le réjet de l’humanité.
Au temps où, sans prévention, je m’abbandonnais imprudement aux enlacements
de cette luxure populacière — hélas, trop peu d’années me séparent de cet âge
tristissime! — j’éprouvais infailliblement des réactions pénibles. Le remords
m’accablaient — et je n’avais même pas couché avec Aspasie! — Je m’en voulais,
je me sentais coupable, je fléchissais sous le poids de mon pêché. Le rictus de
la bestialité libidineuse éffacé de mon visage, je m’abîmais dans la tristesse, je
courbais la tête et pliais les reins, comme la brute qui vient de jouir.
Post coïtum animal triste est!
ALBERTO SAVINIO
CHANSON DU CACADOU
de la tribu Aranda extrait du volume de poèmes nègres traduits par Tr Tzara
(en préparation)
ici pointes de branches certainement
ici des grains mélées à la balle certainement
sur la place creusée les poser
des amas des amas y poser
beaucoup d’amas poser
des amas des amas poser
des amas des amas poser
de grands amas poser
profonds amas poser
grands amas poser
sur un amas verser
des noyaux germes des noyaux germés
des noyaux germés couchés brunir
des noyaux germés couchés brunir
des noyaux germés veulent frotter
des noyaux germés veulent lécher
ronde celle sur les collines de sable
ronde celle sur le sable
des cosses sont là
avec des cicatrices fouetées il y a beaucoup qui dorment là
dans les gousses sont là rangées
avec des cicatrices piquées couchées en orde en file
„mords, vraiment, oo blanc cacadou