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loin des Homère, des Virgile\ des Klopstock, des Ca- 
moëns, de6' imaginations émancipées, des fabricateurs 
d'odes, des marchands d'épigrammes contre la divinité. Re 
venons à Confucius, au Bouddha, à Socrate. à Jésus-Christ, 
moralistes qui couraient les villages en souffrant de faim ! 
Il faut compter désormais avec la raison, qui n'opère que 
sur les facultés qui président à la catégorie d&s phénomènes 
de la bonté pure. 
Rien n'est plus naturel que de lire le Discours 'de la 
Méthode après avoir lu Bérénice. Rien n'est moins natu 
rel que de lire le Traité de l’Inductiîon de Biéchy, le Pro 
blème du Mal de Naville, après avoir lu les Feuilles d’Au- 
itomne, les Contemplations. La transition se perd. L'esprit 
regimbe contre la ferraille, la mystagogie. Le cœur est ahuri 
devant ces pages qu'un fantoche griffonna. Cette violence 
l'éclaire. Il ferme le livre. H verse une larme à la mémoire 
des auteurs sauvages. Les poètes contemporains ont abusé 
de leur intelligence. Les philosophes n'ont pas abusé de la 
leur. Le souvenir des premiers s'éteindra. Les derniers sont 
classiques. 
Racine, Corneille, auraient été capables de composer les 
ouvrages de Descartes, de Malebranché, de Bâcon. L'âme 
des premiers est une avec celle des dernier s .■ Lamartine, 
Hugo, n'auraint pas été capables de composer le Traité de 
l'Intelligence. L'âme de son auteur n'est pas adéquate avec 
celle des premiers. La fatuité leur a fait perdre les qualités 
centrales. Lamartine, Hugo, quoique supérieurs à Taine, ne 
possèdent, comme lui que des — il est pénible de faire cet 
aveu — facultés secondaires. 
Les tragédies excitent la pitié, la terreur, par le devoir. 
C'est quelque chose. C'est mauvais. Ce n'est pas si mauvais 
que le lyrisme moderne. La Médée de Legouvé est préférable 
à la collection des ouvrages de Byron, de Capendu, de Zac- 
cone, de Félix, de Gagne, de Gaboriau, de Lacordaire, de 
Surdon, de Goethe, de Ravignan, de Charles Diguet. Quel 
écrivain d'entre vous, je prie, peut soulever — qu'est'-ce ? 
Quels sont ces reniflements de la résistance ? — le poids du 
Monologue d’Auguste ! Les vaudevilles barbares de Hugo 
ne proclament pas le devoir. Les mélodrames de Racine, de 
Corneille, les romans de la Calprenède le proclament. La 
martine n'est pas capable de composer la Phèdre de Pradon; 
Hugo, le Venceslas de Rotrou ; Sainte-Beuve, les tragédies 
de Laharpe, de Marmontel. Musset est capable de faire
	        
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