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des proverbes. La tragédie est un erreur involontaire, admet
la lutte, est le premier pas du bien, ne paraîtra pas dans
cet ouvrage. Elle conserve son prestige>. Il n'en est pas de
môme du sophisme, — après-coup le gongorisme métaphy
sique des autoparodistes de mon temps héroïco-burlesque.
Le principe des cultes est Vorgueil. Il est ridicule d'a
dresser la parole à Elohirn, comme ont fait les Job, les Jé
rémie, les David, les Salomon, les Turquéty. La prière est
un acte faux. La meilleure manière de> lui plaire est indi
recte, plus conforme à notre force. Elle consiste à rendre
notre race heureuse. Il n'y a pas deux manières de plaire
■ à Elohirn. L'idée du bien est une. Ce qui est le bien en
moins l'étant en plus, je permets que l'on me cite l'exemple
de la maternité. Pour plaire à sa mère, un fils ne lui criera
pas qu'elle est sage, radieuse, qu'il se conduira de façon à
mériter la plupart de ses éloges. Il fait autrement. Au lieu
de le dire lui-même, il le fait penser par ses actes, se dé
pouille de celle tristesse qui gonfle les chiens de Terre-
Neuve. Il ne faut pas confondre la bonté d'Elohirn avec
la trivialité. Chacun est vraisemblable. La familiarité en
gendre le mépris ; la vénération engendre le contraire. Le
travail détruit l'abus des sentiments.
Nul raisonneur ne croit contre sa raison.
La foi est une vertu naturelle par laquelle nous accep
tons les vérités qu'Elohim nous révèle par la conscience.
Je ne connais pas d'autre grâce que celle d'èlre né! Un
esprit impartial la trouve complète.
Le bien est la victoire sur le mal, la négation du mal.
Si l'on chante le bien, le mal est éliminé par cet acte congru.
Je ne chante pas ce qu'il ne faut pas faire. Je chante ce
qu'il faut faire. Le premier ne contient pas le second. Le
second contient le premier.
La jeunesse écoute les conseils de l'âge mûr. Elle a
une confiance illimitée en elle-même.
Je ne connais pas d'obstacle qui passe les forces de
l'esprit humain, sauf la vérité.
La maxime n'a pas besoin d'elle pour se prouver. Un
raisonnement demande un raisonnement. La maxime est
une loi qui renferme un ensemble de raisonnements. Un rai-
' sonnement se complète à mesure qu'il s'approche de la
maxime. Devenu maxime, sa perfection rejette les preuves
de la métamorphose.
Le doute est un hommage rendu à l'espoir. Ce n'est pas