la table. 11 se réveille seul quelques instants plus tard, persuadé de ne pas s’être
comporté autrement que nous. Pour le convaincre de son erreur, nous devons
séparément lui notifier par écrit ce qui s’est passé.
Crevel nous ayant dit que l’action de gratter la table pouvait témoigner du désir
d’écrire, il est convenu que la fois suivante on placera un crayon dans la main de
Desnos et une feuille de papier devant lui. C’est ainsi que le surlendemain, dans
des circonstances analogues, nous le voyons écrire sous nos yeux, sans bouger la
tête, les mots : 14 juillet — 14 juil surchargés de signes + ou de croix. C’est alors
que nous pi'enons le parti de l’interroger :
Que voyez-vous ?
— La mort.
Il dessine une femme pendue au bord d’un
chemin.
Ecrit : près de la fougère s’en vont deux (le
reste se perd sur la table).
Je pose à ce moment la main sur sa main
gauche.
O.
Desnos, c'est Breton qui est là. Dis ce
que tu vois pour lui.
R.
L’èquateur (il dessine un cercle et un
diamètre horizontal).
O.
R.
O.
R.
O.
Est-ce un voyage que Breton doit faire ?
Oui.
Sera-ce un voyage d'affaires ?
(Il fait non de la main. Ecrit :) Nazimova.
Sa femme Vaccompagnera-t-elle dans ce voyage ?
R. — ????
Q. — Ira-t-il retrouver Nazimova ?
R. — Non (souligné).
Q. — Sera-t-il avec Nazimova ?
R. - ?
Q. — Que sais-tu encore de Breton ? Parle.
R. — Le bateau et la neige — il y a aussi la jolie tour télégraphe — sur la jolie
tour il y a un jeune (illisible).
Je retire ma main. Eluard pose la sienne à la place.
O. — C'est Eluard.
R. — Oui. (Dessin).
Q. — Que sais-tu de lui ?
• /
R. — Chirico.
Q. — Rencontrera-t-il prochainement Chirico ?
R. — La merveille aux yeux mous comme un jeune bébé.
Q. — Que vois-tu d’Eluard ?