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On commençait à se défier des mots, on venait tout à coup de s'aper
cevoir qu'ils demandaient à être traités autrement que ces petits
auxiliaires pour lesquels on les avait toujours pris, certains pensaient
fo
la leur ; bref
#
légitimement
affinés; d'autres que, par
de les affranchir. A
m autre que
alchimie du
verbe » avait succédé une véritable chimie qui tout d'abord s'était
emnlouée à déaaaer les vrovriétés de ces mots
spécifiée
soi, 2° d
le sens,
mot en
mots
Ce
langage sa destination pleine, ce qui, pour quelques-uns dont j'étais,
devait faire faire un qrand pas ci la connaissance, exalter d'autant
Nous
un grand pas à la connaissance, exalter d'autant la
oosions par là aux persécutions d'usage, dans un
omaine où le bien (bien parler) consiste à tenir compte avant tout de
étymologie du mot, c'est-à-dire de son poids le plus mort, à confor
me syntaxe médiocrement utilitaire, toutes choses
mei
conservatisme humain
horreur
de l'infini qui ne manque pas chez mes semblables une occasion de se
manifester. Naturellement une telle entreprise, qui est du ressort poé
tique, n'exige pas de chacun de ceux qui y prennent part tantde claire
volonté ; il n'y a pas toujours lieu de se formuler un besoin pour le
satisfaire. Et je n'entends développer ici qu'une image.
C'est en assignant une couleur aux voyelles que pour la première
fois, de façon
et en acceptant d’en supporter les consé
quences, on détourna le mot de son devoir de signifier. Il naquit ce
jour-là cl une existence concrète, comme on ne lui en avait pas encore
supp<)sée. Rien ne sert de discuter l’exactitude du phénomène de l'au
dition colorée, sur lequel je n’cd garde de m'appuyer. Ce qui importe,
c'est que l'alarme est donnée et que désormais il semble imprudent de
mots. On
connaît maintenant une