Volltext: Lits et ratures (4 (1922), 7)

sang coule dans la ville insurgée. L’homme regarde maintenant un carré d’étoiles 
et les bas blancs de l’épousée se relèvent jusqu’aux cuisses. Les ombres dansent 
dans le vent. 
Il n’y aura pas la guerre, ont décidé les financiers, nous jouons encore à la 
hausse. Les deux continents sont bien sages. Ils font dodo entre nos mains. Des 
mois et des mois se succèdent comme une chute d’épingles à cheveux. Dans la 
ville du Caire Boris entre au café chantant. Il lie conversation avec une Espagnole. 
Concepcion est tombée là à force d’inconscience. Elle fait tout ce qu’on veut. 
Homme blond, tu me plais, tu ressembles à Sullivan. Il a les mêmes passions que 
lui. Elle les satisfait sans mot dire, elle chante mieux que le phonographe le der 
nier succès de la saison. Homme blond, homme blond parle-moi des ombres. 
« Elles sont douces, elles vont à pas feutrés dans notre vie, et quand nous les avons 
aimées, elles nous possèdent. Leurs faces s’éteignent sous les baisers. Corps cruci 
fiés aux murs des impasses, corps accroupis aux berges des canaux, que savons- 
nous du bonheur. J’aime cette fatalité charmante : rien ne peut plus me retenir. 
J’ai un peu trop bu, pas vrai? » Il la quitta chancelant, et les verres tombèrent de la 
table. Le danseur de l’établissement venait d’entrer. 
Louis Aragon. 
Ce sont les aveugles qui ont trouvé que la fortune est aveugle. 
Monsieur Philippe Soupault est un aristocrate qui n’aime pas les 
odeurs d’une cuisine qu’il ne craint pas de manger. 
On vient de créer un ordre pour les morts. Tous les dix ans une 
commission ouvrira les cercueils, et les cadavres qui se seront le 
mieux comportés contre les asticots seront décorés de la croix blan 
che. On la leur épinglera à la place du nez. 
Francis Picabia. 
Le petit employé du Temps (Monsieur Souday) découvre la littéra 
ture moderne après plusieurs années de silence. Sait-on qu’avant les 
vacances nous lui avons fait connaître par les journaux le dégoût que 
nous éprouvions de ses mesquineries ? Toute bonne volonté s’expli 
que, Paul, tu auras encore des verges. 
Louis Aragon.
	        
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