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Pablo Picasso (1927).
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Dans les rayons de la bibliothèque de tous ceux qui
s’intéressent à l’Art et à la Pensée moderne, une lacune
m’a toujours frappé. Il y a des quantités de monographies
sur les littérateurs, les peintres, les savants, les philosophes,
mais il n’existe aucun ouvrage d’ensemble sur le mouvement
moderne. De plus, les monographies sont généralement des
façons de panégyriques, ce qui nuit beaucoup à l’intelligence
des idées et des intentions. Déjà, avec Jeanneret, j’avais
essayé de mettre au clair la question de la peinture dans
Peinture Moderne, un livre paru chez Crès et qui a rem
porté un vif succès. Aujourd’hui je généralise l’effort. Car
l’Art, surtout le plus moderne, ne peut être isolé de l’activité
générale de l’époque. La littérature la plus avancée ne
se peut vraiment comprendre que située dans le cadre social,
dans le mouvement général de toute l’activité contempo
raine : intellectuelle ou pratique. Les audacieuses idées des
savants et des philosophes actuels sont moins loin qu’on
ne le pense de celles des artistes d’avant-garde ! Je crois
l’avoir montré.
J’ai consacré la première partie de Art (1) à un histori
que très complet des tentatives de « l’avant-garde » et j’ai
cherché à faire comprendre aussi clairement que possible
les intentions des novateurs. J’ai fait le tableau des résultats
acquis dans les différents domaines de l’Art et de la
Pensée. Je me suis efforcé d’expliquer les théories parfois
(1) Chez Jean Budry, Editeur, 3, rue du Gherche-Midi. Paris.