19
2 11
LES DEUX TOUT
Par un froid de papier, les écoliers du vide rougissent à
travers les vitres. Un grand rideau sur la façade se gonfle de
petits monstres.
L’ébéniste est représenté jusqu’aux genoux. Enfermé dans
son prototype jusqu’en été, il fait tomber tout doucement son
fils dormeur aux yeux galonnés d’or. Si l’on impose sur ses
épaules la détestable armée des quilles mortes, les poissons
s’en vont pour accrocher leurs barbes mouillées au plafond de
la mer.
La lenteur de ses gestes lui donne toutes les illusions.
Dépouillé de ses habits de verre bleu et de ses moustaches
incassables, un demi-scrupule l’empèche de dormir sous la neige
qui commence à tomber.
Son amour vu d’en bas avec l’idéal de la perspective, il
part demain.